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HISTORIQUE DU CAMP DE SANTÉ
(CITÉ DES LOISIRS)
1944-1994


DES LOISIRS ORGANISÉS POUR LES JEUNES


L'arrivée massive de nouveaux citadins entraîne une crise du logement, la demande dépassant largement l'offre: aussi n'est-il pas rare de voir plusieurs familles s'entasser sous un même toit. Au delà du logement, c'est tout l'environnement urbain qui s'avère déficient: pollution par les usines, absence d'espaces verts, équipements collectifs insuffisants. Des réformistes réclament notamment l'aménagement d'aires de récréation afin de soustraire les enfants à l'oisiveté Qui pourrait entraîner une détérioration de leur Qualité de vie.

En 1943, les Ligues du Sacré-Coeur des paroisses Saint-Frédéric et Sainte- Thérèse fondent l'Oeuvre des Terrains de Jeux (OTJ). Un séminariste, deux frères de la Charité et un laïque assument, durant la saison estivale, la charge de grouper les enfants d'âges identiques ou rapprochés et de leur organiser des activités récréatives. Grâce à des subsides provenant de la ville, de la commission scolaire et des paroisses, des centaines d'enfants se détendent et se divertissent dans les parcs Sainte- Thérèse et Saint-Frédéric ainsi que dans un espace laissé en friche derrière le couvent où l'on construira plus tard le centre civique (aujourd'hui le Centre Marcel-Dionne). Durant les après-midi chauds, on conduit les enfants aux plages publiques aménagées au parc Sainte- Thérèse et à l'extrémité de la rue Poirier . De plus, afin de marquer une rupture avec le milieu urbain, les ligues de la Jeunesse ouvrière catholique, section féminine (JOCF) et section masculine (JOC)2 mettent sur pied un service de transport journalier entre la ville et leurs bases d'été, situées respectivement à 7 km en amont du vieux pont (à proximité de la chapelle Sainte-Thérèse) et à 3 km plus loin (site actuel de Kounak). Les enfants peuvent alors profiter de sorties quotidiennes bénéfiques loin de la pollution urbaine;3 cependant, la possibilité d'un séjour prolongé n'est comblée par aucune ressource.

Le fléau de la tuberculose

Au cours de cette première moitié du siècle, la tuberculose fait plus de ravages que toute autre malade infectieuse. Le taux de mortalité connaît une augmentation importante à la fin de la Première Guerre mondiale et encore plus nettement en 1944 et 1945. La maladie reculera de façon significative à la suite de l'usage massif d'antibiotiques tels la streptomycine, découverte en 1944, et surtout l'isoniazide. découvert en 1952.

Conscients de l'urgence de la situation, les médecins hygiénistes de l'Unité sanitaire de Drummondville réclament des mesures préventives comme la vaccination tout en vantant les vertus d'une saine alimentation et du plein air. Ils lancent l'idée de construire un camp de vacances qui accueillerait, chaque été, un certain nombre d'enfants pour qui la vie urbaine constitue un milieu à risques malgré l'existence d'espaces récréatifs nouvellement aménagés. Un séjour à la campagne leur permettrait d'accumuler une réserve d'énergie pour lutter contre l'infection toujours possible.

Appuyé par des clubs sociaux à vocation philanthropique, le comité du Camp de santé du Comté de Drummond4 lance une campagne de souscription à l'automne de 1943. Il se porte acquéreur d'un terrain de quelque 100 âcres choisi pour ses possibilités de jeux, sa salubrité et sa proximité de ressources aquatiques. Au début du mois de juillet 1944, on termine la construction de quatre bâtisses: deux dortoirs se faisant face, une petite maison où demeure la direction et une grande salle qui sert à la fois de réfectoire, de salle de récréation et de chapelle.

LE CAMP DE SANTÉ DE DRUMMOND 1944-1964

Le vendredi 14 juillet 1944, 85 jeunes garçons inaugurent les installations du Camp de santé de Drummond construites sur la rive nord de la rivière Saint-François, à 3,5 km en amont des ponts. Ils sont suivis, en août, par autant de fillettes qui ont quitté familles et amies pour une cure à la campagne.

Le Camp de santé se consacre alors au rétablissement de la santé physique d'une clientèle recrutée par des travailleurs sociaux de l'Unité sanitaire.1 Il joue un rôle complémentaire aux colonies de vacances où des jeunes de milieux urbains bénéficient d'un programme à la fois récréatif et éducatif.

Les problèmes de santé publique qui affligent Drummondville à cette époque semblent liés à une croissance industrielle soutenue affectant d'autant l'environnement. Entre 1940 et 1950, les usines augmentent leurs effectifs ouvriers de 100% hissant Drummondville au troisième rang au Québec (après Montréal et la ville de Québec) quant au nombre d'emplois manufacturiers disponibles. La population grimpe alors de 21 000 à 34 000 personnes, soit une croissance de 600%, contre un peu moins de 22% pour l'ensemble du Québec.

Le textile s'affiche comme le principal moteur de l'activité économique, offrant de l'emploi à 80% de la main-d'oeuvre manufacturière. Il bénéficie largement du surplus d'activités industrielles qu'entraîne la seconde guerre mondiale. Agrandies et pourvues de nouvelle machinerie, les usines tournent à plein régime pour répondre aux besoins militaires.

La direction est confite aux membres du clergé

Certains membres du clergé assument la gestion du Camp de santé durant ses vingt années d'opération. D'abord des ecclésiastiques (1944-1950), qui cèdent leur place aux religieuses de l'Institut Notre-Dame-du-Bon-Conseil en 1951. À cette époque, d'ailleurs, l'Église administre la plupart des oeuvres sociales. Au Québec, elle dispose d'un personnel considérable: 5000 prêtres assistés par les effectifs des diverses communautés religieuses évalués à 35000 personnes.

Les séminaristes voient dans la colonie de vacances un excellent lieu d'apprentissage en vue de leurs futures tâches pastorales et s'y adonnent sans autre rétribution que la pension. Ils ont le statut de grands frères par rapport aux enfants, les assistant au besoin.

La structure d'organisation interne du Camp comprend un aumônier qui assume la direction spirituelle, secondé par un séminariste expérimenté en matière de loisirs qui dirige la programmation des activités. D'autres séminaristes, à leurs débuts, agissent comme moniteurs ou surveillants. De plus, la colonie compte un personnel de soutien laïc pour les tâches d'entretien et de cuisine.

Les soeurs du Bon-Conseil prennent la relève 1951-1964

L'ampleur et la durée des camps ont rapidement l'effet d'épuiser le personnel du séminaire. En 1951, le comité du Camp de santé se tourne vers les religieuses de l'lnstitut Notre-Dame du Bon-Conseil. Il se garde la décision ultime quant à l'organisation et le fonctionnement du camp, mais confie les tâches concrètes d'exécution à ces religieuses dévouées.

Les Soeurs du Bon-Conseil oeuvrent à Drummondville depuis 1944; elles dirigent un foyer pour jeunes ouvrières situé sur le boulevard Mercure, dans l'édifice connu sous le nom de l'Etna House. De plus, conformément à la vocation sociale de l'lnstitut, elles y dispensent des services de soutien aux familles nécessiteuses de la région en plus des cours de couture et d'art culinaire.

Six à huit religieuses, libérées de leurs tâches habituelles, se dirigent tous les étés vers le Camp de santé afin d'accueillir deux groupes de 100 enfants, âgés de huit à dix ans. Une quinzaine de laïques les assistent pour exécuter les tâches de la cuisine, de la lessive et de ranimation. À compter de 1957, les séjours passent de quatre à trois semaines.

Les activités récréatives

Le programme d'activités est relativement simple. Il s'agit d'utiliser au mieux le milieu naturel ambiant en organisant des jeux, des baignades, des feux de joie à la veillée, etc.

On divise généralement les enfants en quatre groupes, selon leur âge, pour les jeux d'équipes tels la balle-au-camp, le drapeau, la canne fessée, etc. Par mauvais temps, on utilise la grande salle pour le dessin et les jeux d'adresse.

À l'occasion, les enfants vont cueillir des petits fruits saisonniers. Le groupe qui séjourne en juillet trouve des fraises et des framboises en abondance alors que celui qui le suit doit se rabattre sur les bleuets. Moins de danger de perdre ses fruits quand on les mange pendant la cueillette ...mais on réussit, la plupart du temps, à en rapporter suffisamment pour le dessert du souper .

Tous les soirs, il y a un exercice de chant. Les enfants apprennent les cantiques pour la messe du lendemain, des chansons populaires (V'la le docteur, Un pied au camp, Un éléphant se balançait) et des chansons propres au camp (Amusons-nous). Deux fois par semaine, on projette un film préalablement censuré par l'aumônier.

Du Camp de santé à la Cité des loisirs

En février 1965, le comité du Camp de santé avise les soeurs du Bon-Conseil de leur décision de transférer les propriétés au profit de la Fédération des loisirs de Nicolet. Le nouveau propriétaire entend élargir la clientèle jusqu'alors recrutée parmi les enfants de milieux défavorisés. Il invite à la fois les familles à se prévaloir du site pour pratiquer le camping et les mouvements de jeunesse, notamment ceux de l'Action catholique, à y tenir des stages de formation de leurs chefs. Ils jumelleront ainsi une ambiance de vacances à une activité éducative, ce qui semble tout à fait conforme à la conception cléricale du loisir .

L'amélioration du niveau de la vie et la réduction du temps de travail manifestées au cours des années '60 contribuent à accroître l'importance des activités de divertissement dans la vie quotidienne des individus. On parle abondamment de la "civilisation du loisir", de là l'appellation de Cité des loisirs adoptée au moment de l'acquisition du site par le Conseil régional des loisirs (CAL), en 1969. Au cours de la même année, le CRL déménage son centre administratif à la Cité des loisirs; jusque-là, la direction opérait depuis Victoriaville.

C'est la dernière saison de camping. On inaugure alors une ère de camps d'été pour jeunes, gérés par des programmes d'initiative locale appelés "Perspective-Jeunesse". Pendant quatre ans, le camp opère seulement l'été.

Notes 1 Mises sur pied par le gouvernement provincial en 1925, les Unités sanitaires sont formées de médecins et d'infirmières qui se consacrent à l'éducation populaire et à la prévention. Elles sont les ancêtres des Centres Locaux de Services Communautaires (CLSC). L'Unité sanitaire de Drummondville ouvre ses portes en 1938, à l'angle des rues Lindsay et Saint-Jean.

2 Fondée en 1936, la JOC acquiert dès l'année suivante une base de plein air en bordure de la Saint-François pour le rassemblement de ses membres durant la saison estivale. Pour les mêmes fins, la section féminine s'installe au domaine Trent; plus tard, le chalet sera transporté sur les terrains Guévremont pour devenir la Villa des Ouvrières.

3 À compter de 9h, du lundi au jeudi inclusivement, 30 enfants montent dans un camion fermé qui effectue le nombre de voyages nécessaires vers les bases de plein air de la JOC et de la JOCF . Le dernier groupe à revenir, entre en ville vers 18h.

4 Le comité fondateur du Camp de santé était formé du président Jean-Marc Morin, mhp, du vice-président, Edmond Dansereau, dentiste, du trésorier Paul Normandeau, du secrétaire Adélard Rivard, et des directeurs suivants: Edgar Laforest, curé, Lucien Béliveau, vicaire, G. Brady, journaliste, Alberta Chabot, régente des Filles d'Isabelle, J.-E. Marcil et Henri-Paul Précourt.

Principales sources consultées

Archives de la Cité des loisirs
Archives de l'lnstitut Notre-Dame-du-Bon-Conseil
Archives de la Société d'histoire de Drummondville
Journal La Parole, 1944 à 1969
Mémoire de maîtrise de Françoise Cordeau, École de Service social de l'Université de Montréal, 1946.

Août 1994
Yolande Allard

Changement de cap

L'hiver 1974-75 s'ouvre sur le public! En effet, des sentiers de ski de randonnée et de raquettes sont aménagés à l'intention de la communauté drummondvilloise. La cafétéria offre un service de restauration aux adeptes de ces sports d'hiver.

C'est une époque de transition pendant laquelle le CRL se départit du camp de vacances. Un appel d'offre est publié dans les journaux locaux et, également, dans certains journaux provinciaux afin de trouver un acquéreur. Finalement, c'est une corporation privée, sans but lucratif, qui en guidera les destinées. Cette corporation est alors formée de représentants de clubs de services, de clubs privés de loisirs et d'institutions publiques, dont les villes de Drummondville et de Drummondville-Sud, la Commission scolaire de Drummondville, la Commission scolaire régionale Saint-François et le Cégep de Drummondville. Cette corporation portera le nouveau nom de " Camp Cité des loisirs ".

Les nouveaux administrateurs s'attaquent donc aux réparations urgentes et procèdent à l'achat du matériel essentiel au bon fonctionnement. La programmation annuelle rejoindra les jeunes du réseau scolaire, la famille et les organismes communautaires.

L'année suivante, des projets Jeunesse Canada au travail sont élaborés, ayant pour thèmes: " En pleine nature " et " l'homme et son écosystème ". Il s'agit de projets visant à harmoniser l'action de l'humain sur son environnement.

À la fin des années 70, on accueille de plus en plus de gens à la Cité des loisirs. Outre les camps de vacances, le public apprend à profiter des aménagements offerts sur le site. La croissance de l'achalandage oblige le réaménagement de la cuisine du bâtiment La Clairière. De plus, les administrateurs du camp songent à agrandir le territoire. On convoite certains terrains appartenant à l'Hydro-Québec.

Les institutions publiques et les organismes membres contribuent au budget du camp Cité des loisirs. Cette contribution a pour but de faire bénéficier leurs propres membres et/ou clients des services de cette dernière. L'organisation de bingo profite à la Cité des loisirs. Finalement, une bande de terrain est achetée de la Southern Canada Power Co. Ltd (Hydro-Québec). On songe encore à agrandir le territoire pour l'aménagement de nouveaux sentiers de ski de randonnée. D'ailleurs, une superficie de 120 000 pieds carrés de terrain est achetée en bordure de la rivière Saint-François, dans la municipalité de Saint-Lucien, afin de servir de relais pour les expéditions en canots. Pour en terminer avec les projets d'expansion, les administrateurs étudient un projet d'acquisition d'espaces récréatifs en bordure d'un cours d'eau.

Du nouveau...

L'année 1980 débute par l'acquisition du Camp Plein Air Familial situé sur le chemin Hemming. L'endroit sera désigné sous le nom de KOUNAK qui signifie "ami" en langue montagnaise. Kounak augmente l'offre de services du Camp Cité des loisirs. On y réalise quelques modifications et réparations afin de le rendre plus attrayant. Il est entendu que le site sera ouvert à toute la population. La Cité des loisirs dispose donc de deux plateaux d'activités: le site principal où se concentre les camps d'été et le site nautique Kounak.

En 1981, afin d'accueillir un plus grand nombre de campeurs, on procède à la construction de 18 modules dans le boisé adjacent à la cafétéria. Cependant, ces ajouts auront entraîné des dépenses deux fois plus élevées que celles prévues. Les administrateurs s'interrogent de plus en plus sur la façon de régler le déficit accumulé. L'addition de bâtiments et de services augmentent l'achalandage de façon significative, sans pour autant réduire le déficit.

Le ministère du Loisir, de la Chasse et de la Pêche (MLCP) annonce un train de subventions disponibles aux bases de plein air et souhaite le développement de Villages-Vacances-Familles. Le Camp Cité des loisirs prépare un mémoire intitulé La Cité des loisirs et l'implantation des V.V.F. au Québec. Cependant, le ministère ne reconnaît pas le statut de "base de plein air" au Camp Cité des loisirs, identifié plutôt comme un "camp de vacances". Ce projet est abandonné.

Les programmes se multiplient, et c'est en 1982 que le cyclo-tourisme et le canot-camping sont offerts pour la première fois au grand public. C'est également cette même année que la nouvelle piste d'hébertisme est inaugurée. Le nom de "Camp Cité des loisirs inc." est officiellement changé pour celui de "Base de plein air Cité des loisirs de Drummondville inc".

Il a été longuement question de la société des loisirs vers laquelle semble se diriger les habitants de notre pays. La période comprise entre 1977 et 1985 est à l'image d'un projet de société qui devait se traduire par l'accessibilité de masse aux équipements et activités de loisirs. Ces années ont donc été des années d'expansion en fonction de ce rêve du loisir. Plusieurs programmes ont été conçus à l'intention de la famille, d'une clientèle journalière et de camps d'été pour jeunes. Cependant, ces programmes n'ont pas connus tous les succès escomptés. On a enregistré une baisse de fréquentation des camps d'été.

La dette de la Cité des loisirs s'accroît encore et la ville de Drummondville manifeste son intention de voir céder les terrains et immeubles de la Cité des loisirs à elle-même et aux autres Institutions publiques intéressées.

Nous sommes en 1985. Kounak se prépare pour une autre saison. Une rampe de mise à l'eau y est aménagée. Malheureusement, 1985 est aussi une année où les subventions gouvernementales sont à la baisse. Le MLCP décrète une diminution substantielle de l'aide aux camps de vacances.
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On restructure afin de s'ajuster à ce contexte économique difficile. On y traite, entre autres, de la mission de la Cité des loisirs qui est de développer le plein air dans la région. Trois objectifs: on décentralise la gestion en séparant le fonctionnement de la Cité des loisirs et le fonctionnement du centre nautique Kounak; on revise les opérations financières; et on souhaite accroître l'apport de bénévoles dans l'organisation. Afin de favoriser le sentiment d'appartenance à la Cité des loisirs, des cartes de membre sont mises en circulation parmi le public.

La CITÉ DES LOISIRS, à l'heure du plein air!

En 1987, la base de plein air Cité des loisirs de Drummondville inc. devient Cité des loisirs (C.L.) inc. Ce changement dans l'appellation de l'organisme traduit un souffle nouveau dans l'implication bénévole de personnes intéressées par le loisir organisé.

Deux nouveaux bâtiments

On projette la construction d'un édifice " d'accueil " via une subvention de l'Office de la Planification et du Développement du Québec et de la ville de Drummondville. Ce projet prendra forme dès l'automne de la même année et l'immeuble sera livré à temps pour la période des Fêtes. Le bâtiment portera le nom de "La Sablière".

C'est à cette époque que les programmes pour jeunes font l'objet d'un développement assuré. En effet, les thématiques sont à l'honneur et le camp de vacances jouit d'une réputation enviable.

Le Club Rotary se fait le promoteur d'un projet de construction d'un pavillon d'hébergement destiné aux personnes aînées. La campagne de levée de fonds est un succès. Les 10 chambres de l'immeuble sont "vendues" à des organismes, compagnies, familles qui, par ce geste, contribuent aux coûts de construction. Le gouvernement du Québec participe au projet via son programme d'aide et de développement des équipements de loisirs (P.A.D.E.L.). La maison Rotary est érigée sur l'emplacement même où se trouvait le dortoir des garçons du Camp de Santé. Rappelons que ce bâtiment est déménagé à quelques mètres de là et devient un lieu d'animation et d'entreposage. C'est quelques mois plus tard, en 1989, que la maison Rotary est enfin prête à recevoir ses premiers visiteurs. On en profite pour renouveler l'image de la Cité de loisirs qui sera identifiée par un sigle plus représentatif.

L'hiver 1988-89 voit la réalisation d'un premier ski-o-thon qui permet d'amasser des fonds pour l'aménagement des sentiers de ski. Incidemment, une tarification aux usagers est instaurée. Les adeptes de ski de randonnée apprennent qu'il leur sera possible de pratiquer ce loisir en soirée, en toute sécurité, grâce à un sentier éclairé. Ce sentier s'appelle Pierre-Harvey, en l'honneur de cet homme reconnu dans le milieu du ski de randonnée.

On appréhende les années qui viennent, car le M.L.C.P. réduit encore les subventions aux camps de vacances, alors que les dettes s'accumulent toujours. Les autorités municipales de Drummondville et de Saint-Charles-de-Drummond s'impliquent dans le fonctionnement de la base de plein air et chacune d'elles manifeste l'intention d'acheter la Cité des loisirs. On procède finalement à la création d'une régie intermunicipale en 1991. Dorénavant, les administrateurs composent avec ce nouvel acteur et s'engagent à gérer la base de plein air suivant un degré d'autofinancement acceptable pour la régie.

Le début de la fin....

L'année 1992 est celle des grandes compressions budgétaires. On tient un colloque d'orientation. Cependant, les idées ne convergent pas vers un même objectif. L'exécutif de la Cité des loisirs démissionne en bloc laissant la gestion du centre aux représentants de la régie intermunicipale. Malgré les tracas, les activités se sont déroulées presque normalement. On enregistre tout de même une nouvelle baisse de la fréquentation des camps de vacances et un recul de la fréquentation adulte.

La régie intermunicipale entreprend l'année 1993 en s'adjoignant quelques personnes qui croient à la vocation populaire de la Cité des loisirs. Ce comité de gestion conseille la régie dans la gestion des activités quotidiennes. Les compressions font parties du quotidien alors qu'on élabore des programmes pertinents à offrir. Néanmoins, on entreprend certains travaux devenus nécessaires et, par exemple, l'ajout d'une motoneige procure une efficacité additionnelle dans le traçage des sentiers de ski de randonnée. Servis par un hiver particulièrement enneigé, les adeptes profitent d'une nouvelle section de sentier qui montre quelques dénivelés, ce qui n'est pas une mince affaire dans une région où la topographie est plutôt plate. Les adeptes de la glissade pourront découvrir de nouveaux aménagements qui permettront à un plus grand nombre de personnes de profiter d'une belle descente. On souhaite une participation plus vive de la population environnante.

Vers 1995 le site de la Cité des loisirs fermera ses portes (Félicitation à nos cher(e)s élu(e)s pour leur niveau de compréhension des besoins de la population en matière de loisirs dans la région de Drummondville), le " service " de ski de fond est déménagé sur les sites du Village Québécois d'Antan et du Parc des Voltigeur. Heureusement, le site survivra grâce à un bail à long terme signé avec une corporation à but non lucratif : le Centre Normand-Léveillé, qui offrira désormais des séjours de répit et de vacances à une clientèle plus spécialisée, soit les personnes vivant avec un handicap (physique et/ou mental).

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